C’est souvent plus facile de voir ce qui ne va pas chez l’autre que d’aller voir en soi sur quoi on a besoin de travailler. En remettant l’attention sur soi, non seulement on se respecte en s’occupant de soi-même, mais on respecte l’autre en lui libérant de l’espace. Quand, au contraire, j’essaie de voir ce qui pourrait l’aider, de lui donner des conseils alors qu’il/elle n’a rien demandé, je prends alors le rôle du/de la Sauveur.se. C’est en effet une façon détournée et inconsciente d’attirer l’attention à soi, de passer pour le “bon Samaritain”. Ce qui peut donner, dans un premier temps, l’impression d’avoir un semblant de confiance en soi mais nous verrons que dans un second temps, c’est fréquemment tout l’inverse qui se produit.
Quand il n’y a pas de demande en face et que j’essaie d’aider la personne, mes conseils – même s’ils peuvent paraître judicieux – tombent très souvent à côté de la plaque. Ainsi cela n’aide pas véritablement cette personne qui continuer de stagner dans la même problématique ou parfois même semble régresser.
Vouloir se mettre à la place de l’autre, alors qu’il/elle n’a rien demandé, c’est comme lui envoyer ce message en sous-titres : “tu n’es pas capable d’y arriver tout.e seul.e .” La confiance est alors rudement entamée des deux côtés. Bien sûr, si la personne vient solliciter notre aide, nos conseils sont à ce moment-là les bienvenus.
De même se sentir responsable des agissements de l’autre, après lui avoir donné des conseils, de ce qu’il se passera ou ne se passera pas dans sa vie, c’est chercher à contrôler les choses pour que cela puisse répondre aux besoins égotiques du rôle du/de la Sauveur.se. Or, seul l’autre est responsable de ses actions et personne d’autre que lui ne peut l’être à sa place. Reprendre sa place c’est donc lui laisser assumer l’entière responsabilité de ses choix et accepter que cette position puisse déplaire aux personnes qui auraient du mal à se responsabiliser. C’est ainsi leur rendre service que de les laisser se confronter à leurs propres choix et à leurs conséquences.
Reprendre sa place c’est laisser tout l’espace à l’autre pour qu’il reprenne la sienne et fasse ses propres expériences, son propre cheminement. C’est aussi se mettre dans cette pleine écoute, dans cette présence totale à l’autre, en se montrant disponible et dans la compassion. Plus je serai présent.e à moi, en répondant à mes besoins, plus je le serai pour l’autre. Une qualité d’échange tout autre de celle où l’on cherche à combler nos attentes égotiques en lui donnant des conseils.
Quelque chose se passe alors dans l’énergie : les mots parlent à travers nous, avec la plus grande des sincérités. Tout se dit de coeur à coeur et d’âme à âme.
Reprendre sa place est l’un des plus beaux actes d’amour pour soi comme pour l’autre.
Adeline – Âme de Nature 🌱
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