…tout comme les autres ne sont pas responsables de ta propre souffrance.
Dans notre société, lorsque nous ne sommes pas satisfaits d’une situation que nous vivons, il est souvent plus facile de rejeter la faute sur le contexte extérieur voire même sur les autres. Et oui, il est plus confortable de se poser en victime : “c’est pas de chance !”, “j’ai la poisse”, ou en bourreau : “si il/elle n’avait pas fait cela, on en serait pas là”, “ça me met en colère quand tu ne fais pas attention à moi”… que d‘assumer pleinement la responsabilité de ce que l’on vit.
Tu te sens alors inutile, pas à la hauteur, impuissant.e face aux circonstances de la vie. Ou bien peut-être frustré.e, en colère...comme si la vie et les autres te traitaient injustement, sans aucune considération pour toi, comme si tu n’avais pas d’importance. Une sensation de mal-être s’installe ainsi en filigrane dans ton quotidien. Bien sûr, par moment tu te sens mieux mais à la moindre difficulté, il se peut que tu replonges dans cet état de souffrance. Tant que tu ne l’acceptes pas vraiment, cela enclenche en toi des montagnes russes émotionnelles, t’entraînant par conséquent dans un cercle vicieux et douloureux qui te fait souffrir encore plus.
Alors comment te libérer de cette boucle de souffrance ?
En sortant du scénario et en lâchant les rôles de la victime ou du bourreau*, en assumant entièrement la responsabilité de la/des situation.s que tu vis.
Les autres ne sont pas responsables de tes blessures, ni des émotions et de la souffrance qui y sont associées. Évidemment, si quelqu’un commet un acte violent envers une autre personne, c’est à lui d‘assumer la responsabilité de son geste. Si quelqu’un te fais tu mal, tu n’es pas responsable de l’acte qu’il a commis envers toi. Et il est très précieux de pouvoir condamner ces actes en question – violence physique et/ou psychologique – en s’aidant de moyens tels que la justice si c’est nécessaire. Cela n’enlève en rien non plus le fait que tu puisses ressentir de la haine, de la colère et une extrême douleur par rapport à ce qu’il s’est passé, c’est tout à fait légitime. Il est d’ailleurs salutaire que tu t’autorises à ressentir tout cela, à te laisser traverser par les émotions pour t’en libérer et aller vers la guérison de tes blessures. En revanche, si tu te complais ensuite dans la souffrance, entretenant ton statut de victime : “si je n’avais pas vécu cela, j’aurais une vie plus agréable maintenant”…tu génères encore plus de douleur et l’incapacité de passer à autre chose. L’autre est responsable de l’acte qu’il a commis mais il n’est pas responsable de ce que tu choisis d’en faire ensuite dans ta vie. Sortir du statut de victime ici, te permet d’expérimenter tes capacités de résilience et d’en faire des atouts. Tout ceci, au rythme qui te convient bien sûr.
Tout comme l’autre n’est pas responsable de la façon dont tu choisis de traverser les épreuves, tu n’es pas responsable de la façon dont il choisit de vivre les siennes. Et comme l’indique l’expression “faire porter le chapeau”, désigner un.e coupable par rapport à notre état d’être, c’est se décharger de toute responsabilité par rapport à nos choix de vie. Le fameux “c’est de ta faute si j’en suis là maintenant” en est l’exemple parfait.
Il est donc important de retenir qu’à partir du moment où une personne cherche à te faire ressentir de la culpabilité, elle n’est pas dans le respect pour toi. C’est en fait une manipulation de sa part – qu’elle réalise de façon consciente ou inconsciente – pour te faire assumer à sa place le mal-être qu’elle vit. Or ressentir de la culpabilité pour quelqu’un te connecte à une énergie très lourde et ankylosante, très basse en vibration, t’incitant davantage à la rumination et à tourner en rond. Rappelle-toi ainsi de sortir de cet état dès que tu t’aperçois qu’une personne cherche à te faire sentir coupable. Ce n’est pas un acte d’amour de sa part et cela lui appartient. Te sentir plus en confiance et t’aimer davantage consiste de la sorte à dire stop aux comportements toxiques et à remettre la responsabilité entre les mains de l’autre lorsqu’elle lui revient.
De même, il est intéressant de constater que parfois, sans nous en rendre compte, nous prenons à la place de l’autre la responsabilité de comment il/elle pourrait se sentir s’il se passait ceci ou cela. Un peu comme si nous savions mieux que lui/elle comment il/elle pourrait réagir dans une telle situation : “je ne voudrais pas que tu sois inquiet.e si je rentre tard ce soir”. Même si l’intention peut sembler bonne, cela sous-entend que l’autre n’est pas capable de gérer sa réaction tout.e seul.e en notre absence. Nous adoptons alors le rôle du Sauveur, celui/celle qui sait mieux que l’autre ce qu’il y a de bon pour lui, prenant ainsi une position de pouvoir sur lui/elle en le/la déresponsabilisant complètement face à la situation. Cette posture arrange le Sauveur, car sans personne à sauver, il/elle se retrouve face à son sentiment d’impuissance.
Reprendre ta responsabilité c’est donc laisser à l’autre la possibilité d’assumer pleinement ses choix, de lui laisser la liberté de faire l’expérience par lui/elle-même de ce qu’il/elle souhaite vivre. Ceci, même si tu peux parfois pressentir que dans cette situation, la personne va souffrir. Bien sûr, on ne souhaite pas que nos proches souffrent et ils peuvent se faire aider s’ils le désirent. Cependant, si cette personne ne demande pas d’aide, la seule personne qui peut avoir le déclic pour sortir de cette souffrance, c’est elle. Ce n’est pas toi, ce n’est pas de ta responsabilité. Et même si ce n’est pas toujours évident, le/la laisser faire ses expériences par lui/elle-même est le meilleur des apprentissages.
Dans le même ordre d’idées, lorsque quelqu’un se met en colère ou se laisse envahir par ses émotions face à toi, tu n’es pas responsable de ce qui lui arrive. C’est évident que s’il y a besoin de mettre des limites, mets-les, mais sache que sa réaction lui appartient. Elle ne t’appartient pas. Tu es uniquement responsable de tes propres réactions et comportements.
Enfin, reprendre la responsabilité de ta vie c’est te donner la possibilité à chaque instant de choisir comment tu souhaites vivre tous les moments qui la composent. C’est, quoi que tu vives, sortir des jeux de rôles psychologiques pour te sentir libéré.e et garder ton pouvoir, incarner ta pleine puissance avec confiance. C’est sortir de la souffrance pour embrasser les épreuves en t’accueillant avec amour et sincérité. C’est accepter avec humilité que les émotions et les sensations dans ton corps – quelles qu’elles soient – sont naturelles et font partie de ton expérience d’être humain. Plus tu les laisseras passer comme des nuages, plus tu t’accorderas avec ton âme dans la voie de ta pleine réalisation.
*pour en savoir plus sur les jeux psychologiques, je te conseille vivement la lecture du livre “Victime, Bourreau ou Sauveur, comment sortir du piège ?” de Christel Petitcollin.
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Bonjour Adeline, cela me parle tellement… Je vis une période très difficile depuis plusieurs semaines, depuis quand mon partenaire et moi, nous avons compris que nous sommes dans une relation toxique. J’ai appris avoir un comportement de pervers narcissique et lui, il a appris avoir été ma victime parfaite. Cela explique toutes les discussions qu’on a dès le début de notre histoire. Or, nous avons décidé d’entamer une thérapie avec un psicologue car on ne peut pas continuer de la sorte. Mon partenaire est à bout émotionnellement et physiquement (il déprime) et m’en veut d’avoir abusé de lui pendant tout ce temps, par mes mensonges et manipulations. Il est en colère et d’après lui son rétablissement dépend de moi, de mes efforts de sentir sa souffrance et agir d’une manière différente. Il ne va plus rien faire, tout est dans mes mains. Mais est-ce vraiment comme cela ? J’admets d’avoir mal agi et d’avoir abusé de lui, consciemment ou inconsciemment et je suis toujours dans l’acceptation de ma ‘personnalité’ narcissique. Pour moi, c’est comme si on m’avait ôté un voil, comme si je voyais qui je suis réellement et je sais qu’il me faut du temps pour essayer de me comporter autrement. Selon mon partenaire, vu qu’une nouvelle conscience est là, cela devait suffire pour changer la situation et donner un coup de pied à ma paresse. D’avance merci pour votre avis.
Bonjour Salvatore, je viens de voir votre commentaire. Attention aux étiquettes posées trop hâtivement comme celle de “pervers narcissique”. Les personnes présentant cette pathologie sont incapables de reconnaître leurs erreurs. Ce qui n’est apparemment pas votre cas d’après ce que vous écrivez dans votre témoignage. Si vous souhaitez aller plus loin dans votre démarche, je peux vous fournir un éclairage complémentaire. Vous pouvez m’écrire à l’adresse : amedenature@gmail.com . D’ici-là, bon cheminement à vous. Adeline